Hélène Cascaro, membre de la SAAMS, vous propose la visite de l’atelier d’une des artistes, Marine Chevanse, dont le travail s’articule entre la sculpture, la peinture et l’écriture :
Jeudi 2 juin à 14h30
au Bastion XIV 14 rue du Rempart (derrière la gare centrale)
Visite gratuite pour 15 personnes, inscription auprès du secrétariat de la SAAMS au 03 88 32 15 48 ou par mail saams@orange.fr
Marine Chevanse est artiste, elle vit et travaille sur une diagonale Strasbourg-Hendaye.
Avant l’obtention de son DNSEP à la Haute Ecole des Arts du Rhin en 2018, elle passe par l’apprentissage de la matière brute, pure et technique au Diplôme des Métiers d’Art en Céramique à Antibes, puis poursuit à l’ENSA Limoges, en design d’objet, où elle intègre l’homme et ses usages à ses réflexions, par le bijou. Désormais son travail s’articule entre la sculpture, la peinture et l’écriture, afin d’approfondir une recherche autour du geste, de la couleur et l’énergie spirituelle qui s’en émane.
Marine Chevanse collectionne les gestes et les récits, grâce à la vidéo. Cette collection d’histoires et de savoir-faire enregistrés nourrit ensuite un travail sculptural et pictural. Elle porte beaucoup d’attention à l’écoute, à la transmission orale d’un savoir ou d’une croyance.
Originaire du Pays Basque, son corps vibre parmi ceux qui évoluent au centre des éléments naturels. C’est pourquoi sa pratique nécessite d’être immergée dans un environnement côtier ou montagneux, au contact d’une population coexistant avec l’eau, le vent, la terre et l’énergie qui s’en émane. Elle affectionne particulièrement tout ce qui ne peut s’enseigner autrement que par l’expérience.
Ces prises-vidéo l’emmènent vers une abstraction des formes du réel. Toute matière devient alors langage, qui lui permet de saisir l’essence des choses. Elle se sert de ce répertoire pour appréhender ce qui se passe entre les formes du vivant. Puis cet espace de témoignage d’un territoire se traduit sous divers médiums : la peinture, la sculpture, parfois performative, et l’écriture.
Au sein de ses travaux, elle aborde deux terrains singuliers qui parfois se confrontent et s’accordent, parfois sont autonomes : le milieu sportif et la culture basque. Expériences aussi bien individuelles que collectives, elles interrogent le corps en mouvement, les gestes associés aux outils, le costume comme équipement, l’atmosphère et les croyances qui en sont issues.
D’une part, la pratique de la sculpture lui permet de matérialiser les récits récoltés au sein d’un territoire particulier comme le monde maritime. En parallèle, la peinture aborde en elle des notions plus sensitives et ressenties. Elle y explore les murmures du vent, l’essence d’un geste, elle applique une teinte à la couleur des âmes rencontrées. Ce besoin et cette volonté d’engager la couleur dans son travail sont indissociables de ses recherches. Les teintes viennent chaque fois appuyer subtilement un point de vue, une émotion, faire rebondir une énergie intérieure chez le spectateur.
Enfin, le travail du papier dans sa pratique résonne toujours comme la plus juste des retranscriptions d’une expérience. Il a le pouvoir matériel de communiquer sans pour autant être calligraphié. Elle manipule le papier selon une chorégraphie répétée des gestes collectionnés, ou bien elle le transforme en papier-chiffons à partir de brouillons écoutés, de vêtements récoltés des âmes disparues. Il lui permet de donner à nouveau du souffle à une croyance, une expérience.