“François-Rupert Carabin, une figure atypique des arts décoratifs »
« Le MAMCS a bénéficié d’une importante donation en 2020, celle du fonds d’atelier de l’artiste alsacien François-Rupert Carabin. Une sélection de ses œuvres permet de montrer le travail d’un artiste qui n’a cessé de défendre les arts décoratifs au tournant du XXème siècle et de questionner l’art, la modernité et le goût. Au sein du parcours permanent intitulé Joyeuses frictions, trois salles présentent plus d’une centaine d’œuvres dont 81 de l’artiste. Ses sculptures, dessins et objets d’art montrent toute la singularité de son travail, soutenue par une scénographie colorée et aérée.
La première salle présente et introduit Carabin, acteur important de la vie artistique parisienne et européenne. Ses partis pris esthétiques lui valent les honneurs mais aussi quelques scandales, notamment en 1919 avec la présentation de son coffret Regard chaste, laisse-moi clos. Sa renommée s’étend au-delà de la France. Les empires d’Allemagne et d’Autriche le sollicitent à plusieurs reprises pour fonder des écoles d’art mais c’est à Strasbourg, en 1920, qu’il finit par accepter le poste de directeur de l’École des Arts décoratifs.
Les deuxième et troisième salles exposent l’univers à la fois artistique et culturel dans lequel Carabin évolue entre le symbolisme et le réalisme, entre une nature fantasmée et une vie nocturne trépidante, entre l’art nouveau et un art volontairement populaire. La danse, sous toutes ses formes, éclaire ses intentions et fédère l’ensemble des œuvres. Les danses bretonnes et folkloriques, le ballet, les danseuses de cabaret, Loïe Fuller ou les danses espagnoles sont au centre de ses préoccupations, à savoir les représentations du corps en mouvement. »